Vers 1600 En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteE
1621-1629 : reprise de la guerre civile en Languedoc. En 1622, Louis XIII va assiéger Montpellier ; ce sont 30 régiments, 600 chariots, 10 000 types qui passent les 4-5 juillet près de Soupex. Au château, on tremble. On a des parents huguenots dans tout le Lauragais, avec assemblées clandestines, conversions simulées etc. Et des cousins/neveux exaltés, ivres d'héroïques cavalcades, qui détroussent les marchands "papistes"... et parfois les tuent.
Au XVIIe, deux épisodes pesteux : 1628-32 et 1652-55. On claquemure les villages, avec arquebusiers aux remparts (cordon sanitaire). On chasse les infects, dès le 1er symptôme (bubon noir de la piqure de puce ), vers des cabanes dans les champs, où ils crèvent... M. de Sopets relit son Epictète.
Dans les années 1628-1632, compter une demi-journée pour désinfecter une métairie où une famille a été éteinte par le « mal contagieux ». Attention, avant d’entrer le désinfecteur doit ingurgiter force très bon vin ; ensuite il opère un assainissement exhaustif par fumigation de plantes odorantes et de fiente de vache, en adjoignant par-ci par-là des pelures de cornes de bouc.
Dès 1650 (et pendant 200 ans), le «milh» va sauver la vie aux Occitans. Le pain de blé des gens bien -- curés, seigneurs -- étant inaccessible, les brassiers et domestiques se nourrissent de millas. Dans la cheminée du château, on a : à droite le four pour le pain blanc, à gauche le chaudron pour le pain jaune.
Vers 1660 En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteE
Riquet, dès qu'est signé --fin 1666-- l’Edit pour la construction du Canal, fait illico creuser sur 42 km la Rigole de la Plaine qui part de St Ferréol, coupe la commune de Soupex et débouche au seuil de Naurouze où elle alimente le bief de partage. Des centaines de terrassiers sont recrutés à prix d’or. Le 17 novembre 1668, lors de la mise en eau, M. de Soupex sourit en regardant Riquet, l'intendant du Languedoc et l'évêque traverser ses terres en barque.
As soon as Louis XIV had signed the edict for the construction of the Canal du Midi at the end of 1666, Pierre-Paul Riquet immediately had dug the 42 km of the Rigole de la Plaine, which starts at St. Ferréol, cutting through the Soupex municipality, ending at the Naurouze watershed where it feeds the summit level. Hundreds of navvies were recruited at high cost. On 17 November 1668 during the flooding, the lord of Souplex smiled when he saw Riquet, the Governor of Languedoc and the Bishop crossing his lands ... by boat.
Janvier 1669 : après les fêtes, les gars solides de Sopets partent au Canal, à 10 km. Ils y feront les terrassiers, logés nourris, jusqu'aux moissons. Faut creuser l'avant-dernière écluse avant Naurouze : d'abord une grande fosse pour le sas de la porte aval, puis pour la porte amont, enfin excaver niveler toute la partie centrale. En sabots, pioche en main, dans le vent, le froid, la pluie, la boue. Mais c'est bien payé, 6 sols /jour, pile le prix d'une poule...
Janvier 1670 : retour à l'écluse d'En-Cassan. Même équipe (50 personnes) que l'an passé. Faut maintenant couler au fond du sas une épaisse dalle de chaux avec armature en bois appuyée sur des pieux. Puis bâtir les 2 murs ovales (bajoyers). Lors d'une de ses visites pour donner des nouvelles du village, M. de Sopets apprend du contremaître que la 1ère mise en eau du tronçon Toulouse-Naurouze est prévue pour l'an prochain : inimaginable !
En 1671 meurt un voisin : le chirurgien. Sa maison fait 40 m2, avec l'étage. En bas, un châlit à rideaux de cardis rouge, une méchante selle, une maie, des trucs de cuisine, une barrique, des fers d'arracheur de dents. En haut, la table, deux bancs, 2 coffres : l’un de vieux habits noirs, l’autre d’instruments (seringue en étain, rasoirs, petite scie, pommades) plus un pistolet. Derrière le notaire et l’épouse, M. de Sopets se demande où dormaient les 3 enfants.
Vers 1680, dans le Lauragais, le pastel n'est plus qu'un lointain souvenir. On s'est recentré sur le froment, qui se vend mal : enclavement, transport lent, concurrence locale. Mais avec le creusement du Canal (débouchés vers Toulouse et Sète), la prospérité revient. M. de Sopets achète donc 2 métairies de plus. En priant que ses sacs de blé arrivent à bon port car le vent fou stoppe les péniches et même fout à l'eau les chevaux de halage !
En octobre 1685, la terreur s’abat sur la bastide protestante de Revel et ses environs : arrivent 200 dragons du régiment de Koenigsmark. Brutalement les protestants aisés (bourgeois, avocats, nobles) sont gibier à soldats. Les cavaliers allemands entrent dans les maisons l’épée à la main et restent jusqu'à ce que conversion s'en suive. Faut les servir, nourrir et payer. Eux, humilient, violent, torturent : ils s'inspirent de l'Edit royal du 18 octobre 1685.
Dès fin XVIIe s. (et jusqu'en 1820), le Lauragais (Soupex inclus) devient le grenier à blé du Languedoc car : 1. Fertilité fabuleuse du sol 2. Exportation aisée via le canal 3. Main-d'oeuvre locale nourrie au maïs. Les propriétaires, pour s'enrichir toujours plus, ordonnent de semer blé sur blé et ils forcent leurs exploitants à leur abandonner les 7/8ème de la récolte, voire la totalité.