Vers 1300 encore, malgré un siècle de répression-croisade-Inquisition, la foi perdure. A 10 km, au village de Verdun-en-Lauragais, les Falquier et les Bernier notamment (familles de croyants depuis des générations), logent des bons hommes clandestins venus d'Italie via la Montagne Noire et les escortent vers le Toulousain, Foix, le Razès. On le sait, on les croise, on les reconnaît mais motus : à Sopetz comme ailleurs, les murs ont des oreilles.
Novembre 1305 : l'inquisiteur toulousain Duprat opère une rafle près de Sopetz, à Verdun-Lauragais. Tous les habitants, inculpés d'hérésie, sont arrêtés par les soldats royaux et transférés au Mur de Carcassonne pour interrogatoire ; ensuite attendre des années, en pourrissant enchaînés, la sentence. M. de Sopetz est triste. Adieu Pèire, Acelyne, Arnaut, Raimond, Isarn, Bernat, Joan ... Probablement un ex-croyant aura tout "confessé" : passeurs, caches, mots de passe, pseudos, chemins, gîtes. A qui le tour ?
En 1317, le pape Jean XXII, venu d'Avignon pour introniser l'évêque du nouveau diocèse de Saint-Papoul, séjourne deux jours à 5 mn du château, en pleine campagne, chez un ami de M. de Sopetz. Ce dernier ne manque évidemment pas l'occasion de faire recevoir la bénédiction apostolique à sa famille. Il a fort bien fait : jamais un Saint-Père n'est repassé si près d'ici...
Vers 1320 En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteE
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Vers 1350 et pendant 200 ans, on plante l’Isatis tinctoria dans les sols riches et profonds des plaines lauragaises, à côté du blé. La tâche épuisante de cultiver cette herbe --l’or bleu-- est confiée aux femmes, des semailles aux cueillettes des feuilles (mars-septembre). Les sieurs de Sopetz câlinent ces dames car une récolte de pastel peut rapporter plus que le prix du champ !
Fin 1352, rixe à l'auberge de Soupex. Tard le soir des marchands reviennent de Toulouse avec des mulets chargés de draps, toiles, soieries, et deux palefreniers. Le ragoût est réchauffé dans la cheminée, on s'attable, on boit. Soudain, dans un coin, les deux valets se querellent pour une dette de 4 sous. Le Gascon empoigne une bougie et saisit le Catalan par le capuchon, ce dernier sort une lame et frappe. Face aux juges, il plaidera l'accident puis mis à la question (soulevé plusieurs fois par les mains), il finira par avouer...
En 1353, un prêtre avait été engagé pour célébrer la messe au château puis congédié avec interdiction de revenir. Un jour, en l'absence des maîtres, le bayle le surprend dans la cuisine, mangeant du pain. Il l'expulse et part faire un rapport à M. de Soupex. Au retour, on constate qu'il manque un des sept matelas de plumes. Le bayle enquête et localise le matelas fugitif à Souilhe, dans l'étable où dort le frère du prêtre, un valet. Celui-ci se déclare étonné, son frère lui ayant dit avoir acheté l'objet aux enchères de Castelnaudary...
Le vendredi 23 avril 1353, une habitante lave un manteau de drap tanné dans le Fresquel puis le sèche sur l'étendoir. Le lendemain, volé. La nouvelle se répand. Lundi, à la taverne de Fendeille, on arrête un vagabond avec à côté le manteau sur un tabouret. Face aux juges, il dit l'avoir acheté la veille trois sous à des viandiers bretons croisés sur la route. Et ces luxueux hauts-de-chausses qu'il porte ? Il les a gagnés au jeu. Verdict : banni pour trois mois.
En 1355, durant la guerre de Cent Ans, le Prince noir (fils du roi Edouard III), avec 20 000 cavaliers (imaginez la horde !) dévaste le sud toulousain. La soldatesque, en marge de l'armée, "visite" les campagnes voisines. Les gens terrorisés se réfugient dans les petits villages castraux, dont Soupets.
Vers 1360, dans le Lauragais, l’insécurité devient extrême (compagnies, Anglais, bandes armées) donc Castelnaudary et les villages tels Sopez se fortifient. La pierre à bâtir étant très rare, le système défensif est ainsi fait : petit fossé, palissade, grand fossé et mur en terre crue massive (2 m de large, 6 m de haut) appelé « paret ». Le torchis sert pour les superstructures. La seule trace de l'enceinte médiévale de terre crue est un mur intérieur du château.
Durant la guerre de Cent Ans (1337-1453), le traité de Brétigny (1360) a permis 9 ans de paix sauf en Lauragais, devenu frontière avec l'Angleterre et villégiature des routiers démobilisés. Face à ces types armés coutumiers d'exactions, on se défend : surveillance des boeufs de labour, relais de guet, exercices de tir à l'arc, escorte des femmes. M. de Sopetz se décide à acheter une arbalète...
Mi-décembre 1365, Bertrand du Guesclin, dit « Le dogue noir », passe à quelques km de Sopets. Il est chargé par le roi de draîner hors du pays, vers l'Espagne en guerre (où ils seront exterminés), des milliers de soudards salopards --routiers-- qui, sans-emplois depuis la trêve de Brétigny (1360), infestent le Languedoc. Ces jours-là, on ferme bien les portes du village...
Vers 1380, en pleine guerre de Cent Ans (1337-1453), les villageois vivent une insécurité désespérante. Risqué d'aller semer ou moissonner sans avoir négocié avec les bandes de gens d'armes «français» ou «anglais» traînant dans les environs. Aux portes du village, les armes à la main, on doit acheter une trêve contre du vin, de l'ail, des poules, du fromage ou des harengs...