Début Xe s., il y a partout en Languedoc un creux démographique ce qui conduit à laisser vides des habitations et des parcelles. Dans l’ensemble de la « villa » (c’est-à-dire, en gros, dans l’ensemble du futur territoire communal), seules les terres les plus rentables sont cultivées par-ci par-là en vignes ou céréales, on n'a pas de choix, le reste demeure en friche : plus assez de bras.
Au Xe siècle, Soupex est un village ecclésial non fortifié. Donc le chevalier et les siens logent en face sur une petite motte castrale placée à l’extrémité d’une petite colline allongée. La motte, entassement artificiel de 8 mètres de terre, forme un cône encore visible. On imagine là une enceinte-refuge avec fossés, ponts, palissades et une irrésistible tour aux colombages colorés...
Vers 920 En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteE
Vers 940 En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteE
Vers 960 En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteEn attente En attente En attente En attente En attente En attente En attente En attenteE
Vers 980, on assiste à une prolifération de "milites", cavaliers armés. Ils ont un cheval et une épée + petits revenus réguliers (qq alleux, qq censives, qq parts de châteaux). Ces hommes – issus de lignages châtelains ou simples paysans vigoureux et ambitieux – vivent en groupe dans l'entourage d'un grand seigneur. Ces pros s'entraînent quotidiennement aux armes et sont multifonctions : guerriers d'élite, garnison pour un château, hommes de main, gardes du corps. A Sopetz, c'est l'un d'eux qui va fonder le castrum.
Vers 980, le petit miles (chevalier) local régnant sur Sopetz voit qu'il s'enrichit (essor démographique et agraire) mais qu'il est seul. Les puissants seigneurs de Laurac sont loin (3 h à cheval). Donc pour contrer les raids des pilleurs et montrer son autorité sur 1 km à la ronde, il édifie sa motte castrale haute de 10 m avec tour et fossé, gardée jour et nuit, où flotte sa fière bannière bleue.
Fin Xe s., comme partout, l'affaiblissement du pouvoir des Francs fait que le petit seigneur de Sopetz ose se bâtir une motte castrale. En 100 jours de corvée, 30 serfs remodèlent la petite colline avec plateau qui voisine l'église, le village, la route et la rivière (lieu-dit Bedessac) Les flancs sont retaillés, un tertre est formé (pour la haute-cour); les côtés du plateau (pour la basse-cour) sont fossoyés avec enceinte en terre. Plus chic que la vieille ferme fortifiée...
Fin Xe, les autorités religieuses exigent le tracé à partir des murs de l’église préromane --bâtie dans l'ancienne villa gallo-romaine, INRAP 2006-- d'un cercle de 15 pas de diamètre, délimité par une palissade. Dans cet enclos sacré (pas d'armes, droit d’asile) on stocke en silos sous terre l'or des champs : le blé.
Dans le village jusqu'au XIe, le cimetière est un lieu de vie. Au-dessus des corps empilés des aïeux, sur la terre funéraire consacrée autour de l'église, on voit des vaches, des étals des marchands, des gosses riant, des jeunes fleurtant, le curé faisant l'école, le potier prenant de l'argile, des vieilles qui caquettent... Les vivants cohabitent sans peur avec leurs hôtes souterrains.