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Entre 500 et 900 ap. J.-C., la villa-village de Soupex reste occupée. Mais rien ne reste des constructions (maisons, ateliers, étables, granges) bâties en matériaux périssables ; les toitures de végétaux ont pourri, les murs en terre crue ont fondu. Plus que des trous comblés, indatables : silos, caves, fossés, puits. Perdus aussi les tracés des places, jardins, vergers, vignes, rues. Je ne vois qu'un champ. Où sont les 20 générations ayant vécu là ?

Vers 500, les provinces d'Aquitaine (dont la garde fut confiée aux Goths en 418) sont florissantes. Le général Alaric II maintient l'ordre avec ses 10 000 guerriers et sait concilier les intérêts des élites romaines et gothiques. Le hic, c'est qu'il est homéen. C'est pas bien, mais c'est pas très grave car le baptême nicéen reste légal à Soupex, et puis le prêtre est exempté d'impôt.

Vaincus à Vouillé par les Francs (printemps 507), les Wisigoths savent que la partie aquitaine du royaume est perdue, et Toulouse avec. Qu'ils doivent se replier vite en Septimanie. Donc pendant qq mois, sur la voie romaine à 2 pas de Soupex, on voit des gardes d'élite vêtus de peaux de bêtes escorter vers Narbonne des charriots de butin. Parmi eux, le fameux trésor d'Alaric.

Au printemps 508, Clovis, un an après avoir égorgé de ses mains Alaric II à Vouillé, entre triomphalement à Toulouse. Les Wisigoths ont eu largement le temps d'évacuer leur capitale et de se replier sur Carcassonne (conservée jusqu'en 725). Avant de décamper du Lauragais, ils pillent et brûlent la villa de Soupex.

Vers 510, la pars urbana de la villa de Soupex, dévastée, relève de l'UrbEx. Jardins à l'abandon. Bâtiment et ailes ruinés suite à l'incendie généralisé par effet domino. Murs calcinés (Inrap 2006), toits écroulés. Portes brisées, pièces vidées, zéro mobilier. Un temps, on a rénové des salles, adossé des appentis à la façade, planté des cabanes entre les bassins et les statuettes.

Vers 520, la partie résidentielle de la villa de Soupex est à l'abandon. Les bâtiments, non entretenus, se délabrent. Mais la vie continue. Les pièces mosaïquées sont affectées à de nouveaux usages prosaïques : artisanat, stockage, élevage. L'habitat devient diffus, avec peut-être une occupation de type squat... Cependant, on édifie de petites constructions liées à la vie agricole (appentis, étables). Les paysans sont toujours là, proches de la nécropole.

Vers 520, qq familles restent près de la villa désaffectée. Elle a encore des structures utilisables, des murs debouts, et il y a l'eau. La rivière Fresquel, à 2 minutes, pour arroser/irriguer les jardins. Les puits de la pars urbana. La mare-abreuvoir (bétail, volaille). Et surtout l'ancienne fontaine : abondante, intarissable, saine et vénérée depuis toujours, ce que tolère mal le prêtre...

Vers 540, le site de la vieille villa se métamorphose. Adieu le tape-à-l'oeil quartier résidentiel aristocratique. Place à la petite paysannerie. On rase tout et on rebâtit un peu plus loin en réemployant les matériaux, pierres, poutres. Si les fonctions agricoles sont maintenues, la gestion du domaine change : elle est confiée au plus influent des chefs de famille (élite rurale).

Mi-VIe s., un habitat mérovingien s'implante peu à peu dans l'antique pars rustica, au pied de la colline. La ferme (le hameau ?) combine grandes maisons et petites annexes. Celles-ci sont des cabanes excavées servant généralement de remises et parfois d'ateliers de filage ou de tabletterie ou de laiterie ou de boucherie.

Milieu VIe s., des unités d'habitation et d'exploitation d'un type nouveau sont bâties en bas de la colline, à l'écart de la résidence antique. Leur plan est simple : rectangulaires, divisées en 2 pièces asymétriques, l'une pour les bêtes (50m2), l'autre pour la famille (25m2); toits en végétaux et murs en terre crue sur solin en pierre. Les "villae de rêve" des paysans du Midi...

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   Fin VIe s., les Francs implantent en Lauragais, face à la Septimanie, un petit contingent de Burgondes (Jura). De braves chrétiens aux moeurs rustiques, selon Sidoine Apollinaire, habitant des huttes semi-enterrées mais forgeant des garnitures de ceinture qui sont des bijoux. Près de Soupex, le « groupe Lauragais » est justement célèbre pour avoir restylé ces plaques-boucles en les ajourant et en montrant une croix de Malte encadrée par deux chevaux.

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